« Caracol» c’est le nom donné aux communauté rurales zapatistes,
« Caracol» c’est l’escargot, symbole de la lenteur dans un monde qui prône la vitesse et la performance,
« Caracol» c’est la spirale qui va du centre jusqu’à l’extérieur, jusqu’à l’autre,
« Caracol» pour caracoler (avancer par petits bonds dixit Petit Robert) vers l’autonomisation, vers des pratiques (de vie, de lutte, de production) autogestionnaires et collectives.
Mais pourquoi écrire Caracol ? Peut-être pour donner un support à des alternatives qui enchantent, pour attiser des réflexions que l’on ne trouve ni dans les mass medias, ni les bulletins des organisations agricoles, pour faire part d’autres voies que celles de garage… L’urgente nécessité d’opposer à nos lieux de vie, aménagés, gérés, aseptisés, spécialisés un imaginaire tangible, hors des zones industrielles, artisanales, commer-ciales, des aménagements concertés .
Nous sommes de plus en plus à bricoler des bouts d’autonomie pour se réapproprier nos vies et quelques lopins de terre que ce soit dans les arrières-pays ou près des villes. Jardins urbains, squat de terres, réseau de fermes, circuits-courts paysans, sont autant d’initiatives qui nous permettent de réinventer et de repenser l’agriculture paysanne comme progrès social, de décloisonner le rural et l’urbain, de se libérer des contraintes du temps et des comportements consuméristes qui nous submergent.
Caracol se veut un journal artisanal, parsemés d’erreurs et d’imprécisions, qui souhaite (re)mettre au cœur du mouvement social la question de l’agriculture paysanne, de l’autonomisation alimentaire mais aussi du projet politique que peuvent porter les campagnes pour interroger nos réflexions, nos luttes, nos utopies.