Une brochure sur la certification par la voie mâle écrite suite à trois articles dans CQFD.
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José a sticleti în cap*
* « José a un chardon dans la tête » littéralement en roumain, un expression qui signifie « être fou »…
En politique agricole comme ailleurs, la mauvaise foi et les effets d’annonces sont légions. A peine cette ébauche de texte écrite, ne voilà-t-il pas que Dacian Ciolos, celui là même qui quelque mois auparavant déclarait que “les agriculteurs doivent être guidés par la réalité des marchés” se voit porté aux nues par José Bové, député européen d’Europe Écologie, accompagné de Yannick Jadot et de quatre conseillers régionaux français (Ouest-France, 27/28-11-2010), de la même obédience. Mais quelle déclaration peut bien valoir autant de considération ?
Le 18 novembre, Dacian Ciolos pose les orientations agricoles pour la réforme de la PAC en 2013 comme face à un “vrai choix de société“, rien que ça… Après quelques envolées douteuses sur les activités agricoles en tant que “valeurs essentielles de la civilisation européenne“, il attaque sur les points qui lui sont chers: “pas de compétitivité durable sans une meilleure prise en compte des ressources naturelles“, nécessaires “attentes des citoyens européens” et faire-valoir d’une “croissance vigoureuse“. Oui, oui Dacian, hochent de la tête José Bové et les agro-managers agro-environnementaux.
Mais les petites exploitants ne sont pas en reste, et ils “n’ont pas dit leur dernier mot sur leur rôle dans le développement équilibré de nos territoires“. Peut être pas le dernier mais vu la tendance il n’y aura bientôt plus grand monde pour discuter… Mais les aides aux revenus seront plafonnées, c’est à dire une répartition globale des aides plus “équitable” pour les petits producteurs.
Et surtout, une prise en compte de leur rôle environnemental ! “Pensez un instant à l’impact qu’ont les millions d’agriculteurs en Europe“. Ah oui, j’y pense, surtout quand je me balade à Perros-Guirec ou que je me sirote un petit verre de bordeaux… Non, non, là, c’est du rôle positif qu’il s’agit, des “externalités positives“, pas des algues vertes ni des résidus de pesticides qui s’accommodent si bien avec les grands crus. Les milieux ouverts, les jolies fleurs des cartes postales du Parc National des Pyrénées, les marmottes, les aigles ! Tout ça est lié à l’agriculture, ça vaut bien un petit coup de main.
Et puis tant qu’à faire, favoriser “l’innovation, la modernisation, la diversification agricole et non agricole” : “Peuchère, le plouc, maintenant qu’il a acheté un nouveau tracteur à crédit, qu’il a bien intégré l’agroindustrie, ce serait quand même sympa qu’il transforme sa vieille grange toute pérave en petite chambre d’hôte, quand même!”. Mais innovation, ça rime également avec…circuits courts.
Argh, José ne tient plus, vite une tranche de Roquefort, c’est trop bon, je crois qu’on a gagné, l’Europe va mettre en place des circuits-courts… Il se dit, pour rester dans la même veine que son nouveau chouchou parlant de “civilisation européenne“, que cette position vient sûrement du fait “qu’elle émane d’un Commissaire européen originaire d’un des nouveaux États membres“, si, si, c’est connu là bas c’est encore des bouseux autonomes, même que j’ai vu un film où ils jouent super bien du cymbalum.
Dacian ne précise pas à José que quand même, tout roumain qu’il est, lorsqu’il était ministre de l’agriculture soutenu par le Partidul Democrat Liberal, (Parti Populaire Européen, centre droit), la tendance était plutôt à court-circuiter les petites exploitations qu’à les transformer en modèle de circuits-courts (la moitié des éleveurs roumains disparaissant à terme depuis leur entrée dans l’UE) et que non, il ne joue pas de la musique tzigane.
Qu’à cela ne tienne…Malgré quelques considérations perplexes sur les véritables intentions de ce commissaire (“Comment lutter au niveau international contre la spéculation sur les marchés de matières premières agricoles et garantir le droit à la souveraineté alimentaire ?“), ce n’est pas trop tôt semblent se réjouir Bové et consorts.
Mais peut être est-ce, d’une, trop tard, et de deux, un triste constat, où il faut arriver aux préoccupations environnementales, de diversification “non agricole” (sic) pour qu’on se soucie du “dernier mot” de l’agriculture européenne, sans remettre en cause les raisons de sa disparition.
D’après un discours de Dacian Ciolos, commissaire européen à l’agriculture et un texte de José Bové.